Notre Histoire

Marie-Claude était fatiguée, épuisée même. Pas par la course effrénée du quotidien québécois, entre le travail, la garderie et les cours de natation, mais par le fossé grandissant entre elle et ses enfants, Raphaël et Charlotte. À six et quatre ans, ils semblaient déjà plus à l’aise avec un écran tactile qu’avec un bloc de bois.

Les soupers étaient silencieux, rythmés par le clic des doigts sur la tablette. Les après-midis de fin de semaine, autrefois synonymes de balades au parc ou de bricolages improvisés, se résumaient désormais à des heures de consommation passive de dessins animés. Les rires spontanés avaient fait place au silence concentré, et le "temps en famille" n'était plus qu'une illusion numérique.

Le déclic a eu lieu un samedi pluvieux de novembre. Marie-Claude a entendu Charlotte, du haut de ses quatre ans, dire à Raphaël : "Demande à la tablette comment on fait une cabane". Le cœur de Marie-Claude s'est serré. L'apprentissage par l'essai et l'erreur, la créativité manuelle, l'exploration du monde réel – tout ce qui fait l'essence d'une enfance québécoise, riche en saisons et en textures – semblait aspiré par le monde virtuel.

Elle s'est sentie impuissante, prise au piège d'une ère ultra-connectée qui déconnectait sa famille, l'un de l'autre, et de leur propre imagination. C'est là qu'elle a décidé qu'assez, c'est assez.

Fatiguée de chercher désespérément des jouets qui n'avaient pas besoin de piles ou d'une connexion Wi-Fi, Marie-Claude a eu une idée. Elle voulait créer un espace, un refuge où l'imaginaire prime sur l'algorithme, où la matière l'emporte sur le pixel. Un lieu qui célébrerait la beauté du jeu authentique, celui qui salit les mains, fait travailler les méninges et tisse des liens.

Avec la détermination et la résilience qui la caractérisent, Marie-Claude a mis toute son énergie, son amour et sa frustration dans ce projet. Elle a cherché, sélectionné et testé des jouets qui stimulaient la créativité, encourageaient la collaboration et l'apprentissage par le jeu concret. Des jeux en bois durables rappelant la forêt boréale, des ustensiles de cuisine Montessori pour apprendre en faisant des galettes à la mélasse, des puzzles géants pour explorer le Québec et le monde ensemble. Chaque jouet a été choisi pour sa capacité à "émerveiller les enfants et émouvoir parents et grands-parents".

Ainsi est né Joujouland.ca, le site québécois conçu par une maman, pour les parents qui partagent son désarroi.

Le site n'est pas seulement une boutique en ligne. C'est la concrétisation de son combat personnel, un manifeste pour une enfance déconnectée et pleinement vécue. C'est l'invitation à ralentir, à toucher, à sentir la texture du bois, à partager un moment autour d'un jeu de société, à redonner vie au dialogue familial.

Les premiers jours, quand elle a sorti les nouveaux jouets à la maison, Raphaël et Charlotte ont d'abord soupiré : "C'est pas un jeu vidéo". Mais le lendemain, quand ils ont commencé à mesurer la farine avec leurs petits ustensiles adaptés pour faire des biscuits, leurs yeux n'étaient plus seulement brillants de lumière bleue, mais d'une curiosité réelle, vivante.

Aujourd'hui, chez Marie-Claude, les écrans sont devenus l'exception, et le jeu créatif, la règle. Le silence d'absence a été remplacé par le joyeux chaos de la construction, de la négociation et de l'imagination.

Joujouland.ca est l'histoire de Marie-Claude, une maman d'ici qui a choisi de redonner vie à l'imaginaire, un jouet à la fois, et qui vous invite à faire de même.